
Le Syndicat Tunisien des Orthodontistes regroupe des spécialistes engagés pour promouvoir l'excellence en soins orthodontiques à travers toute la Tunisie.
Sujet : Douleurs persistantes post-pose multi-attaches chez ado hypersensible – vos retours d’expérience ?
Bonjour à tous,
Je sollicite vos avis sur un cas qui m’interpelle et pour lequel j’aimerais avoir vos retours cliniques.
J’ai actuellement une patiente de 13 ans, en bonne santé générale, suivie pour une classe II division 1 avec encombrement modéré. Un traitement multi-attaches vestibulaire (brackets métal) a été mis en place il y a 4 semaines. Depuis la pose, elle se plaint quotidiennement de douleurs diffuses, sans signe inflammatoire visible, ni problème mécanique (frottement, fil saillant, etc.). L’hygiène est correcte, et la compliance plutôt bonne.
Elle décrit la douleur comme “pulsatile”, surtout le soir, et localisée au niveau des 4 incisives supérieures. Le paracétamol apporte un soulagement modéré, mais de courte durée. Aucun signe de mobilité excessive ni d’inflammation parodontale.
J’ai revu la patiente deux fois depuis, et je reste prudent avant d’interrompre le traitement ou de modifier l’approche. Cela dit, la souffrance semble réelle, et je commence à suspecter une hypersensibilité nociceptive ou une composante anxieuse.
Avez-vous déjà rencontré ce type de tableau ?
Avez-vous testé des approches complémentaires (hypnose, antioxydants, homéopathie, autre) ?
Serait-il pertinent selon vous de temporiser ou de passer à un système plus léger type aligneurs ?
Auriez-vous des pistes en lien avec une possible dysfonction temporo-mandibulaire masquée ?
Merci d’avance pour vos éclairages ou retours d’expérience sur des cas similaires. Toujours enrichissant d’échanger entre pairs.
Bien confraternellement,
Dr [Nom Prénom] – Orthodontiste, [Ville ou région]
Bonjour cher confrère,
Merci pour ce partage de cas, qui soulève en effet plusieurs pistes intéressantes.
À la lecture de ta description, plusieurs éléments me font effectivement penser à une hypersensibilité exacerbée du seuil nociceptif, possiblement liée à un terrain anxieux ou à une perception sensorielle amplifiée, que l’on rencontre parfois chez certains adolescents. Ce type de réaction, bien que minoritaire, n’est pas rare dans les débuts de traitement multi-attaches.
Voici quelques retours issus de mon expérience :
Approche psycho-sensorielle :
J’ai eu des cas similaires où un simple entretien avec le patient, en présence ou non des parents, pour dédramatiser les sensations ressenties, a permis une amélioration significative. Parfois, le fait de “donner du sens” à la douleur change la perception qu’en a le jeune patient.
Temporaire allègement thérapeutique :
Dans deux cas, j’ai opté pour une dépose partielle ou un passage à un fil très souple (NiTi 0.012) sur le secteur concerné, afin de réduire la pression biomécanique tout en maintenant le cap du traitement. Ça a permis un retour au confort sans impacter les objectifs globaux.
Piste anxieuse / terrain émotionnel :
Un soutien psychologique léger ou l’implication d’un(e) sophrologue a été bénéfique dans un cas où la patiente verbalisait mal son mal-être, mais somatisait fortement. L’effet a été assez rapide sur le ressenti des douleurs.
Option aligneurs :
Si la douleur persiste au-delà de 6-8 semaines malgré les ajustements, je n’exclus pas le passage à un traitement par aligneurs, mieux toléré dans ces profils. L’effet placebo associé au changement de système peut aussi être bénéfique.
Examen fonctionnel et ATM :
Enfin, je te rejoins : une évaluation de la sphère fonctionnelle peut être utile. Dans certains cas, une douleur projetée (origine musculaire ou ATM) peut être mal identifiée par les adolescents. Une collaboration avec un kiné oro-maxillo-facial peut apporter un éclairage utile.
Tiens-nous au courant de l’évolution ! Ces cas nous obligent à sortir de la mécanique pure pour aborder le traitement dans sa globalité, ce qui est toujours enrichissant.
Bien confraternellement,
docteur ismail